L'enseignement, le senti, le ressenti

Extrait de ''le prophète'' de Khalil Gibran, qui en parle bien...

'' Alors dit un professeur, parlez nous d'enseignement.
Et il dit :
Aucun homme ne peut rien vous révéler sinon ce qui repose déjà à demi endormi dans l'aube de votre connaissance.
Le maître qui marche à l'ombre du temple, parmi ses disciples, ne donne pas de sa sagesse mais plutôt de sa foi et de son amour.
S'il est vraiment sage, il ne vous invite pas à entrer dans la maison de sa sagesse, mais vous conduit plutôt au seuil de votre propre esprit.
L'astronome peut vous parler de sa compréhension de l'espace, mais il ne peut pas vous donner sa compréhension.
Le musicien peut chanter pour vous la mélodie qui est en tout l'espace, mais il ne peut vous donner l'oreille qui saisit le rythme, ni la voix qui lui fait écho.
Et celui qui est versé dans la science des nombres peut parler du domaine des poids et des mesures, mais ne peut vous y conduire.
Car la vision d'un homme ne prête pas ses ailes à un autre homme.
Et de même que chacun de vous se tient seul dans la connaissance de Dieu, de même chacun de vous doit être seul dans sa connaissance de Dieu et dans sa compréhension de la terre. "

Un enseignant peut me montrer la manière de réaliser quelque chose, mais ne pourra jamais me transmettre ce qui ce passe en lui pendant qu'il le fait, ni sa compréhension de ce qu'il est. Car cela ce passe dans le domaine de l'ETRE, au delà de l'humain incarné.

Tout ce que je peux exprimer dans ces pages ne vous donnera rien d'autre que ma technique de savoir faire. Je ne pourrais que vous donner une idée de ce qui ce passe en moi.

Le senti, le ressenti  

Définitions personnelles

Le senti : Ce sont les vibrations que je sens en moi, la circulation de mon énergie, la réponse de mon être aux stimuli internes et externes.
Le ressenti : Ce sont les vibrations, l'énergie et les stimuli que je sens vis-à-vis de mon environnement.

Tous les êtres humains sentent leur environnement. Même les plus cartésiens.
Le plus souvent ce senti, ressenti est inconscient.

Je pars à la recherche d'un nouveau logement, j'en visite plusieurs, j'en trouve un petit, l'autre terne, le troisième froid, etc.…Puis je tombe sur celui qui me convient, je m'y vois dedans, j'y suis à l'aise. Le corps, l'être sait que ce sera celui-là mais ne sait pas dire pourquoi, je ne me demande même pas pourquoi, parfois, le choix est fait, c'est tout.
Je ne m'installe pas au même endroit, dans la même pièce, dans le même fauteuil lorsque je suis en forme ou non.
Pourquoi ?
Par moments j'aime le rouge, puis pour je ne sais quelle raison, j'apprécie plus particulièrement une autre couleur.
Par moments j'ai besoin de monde autour de moi puis j'éprouve le besoin de m'isoler.
J'installe les meubles dans une pièce d'une certaine manière puis au bout d'un certain temps je les déménage.
Je fréquente un groupe d'amis puis les amis viennent moins souvent ou plus du tout, puis d'autres prennent la place.

Pourquoi tous ces changements ? Je peux chercher et trouver des montagnes d'exemple dans ma vie.

La réponse est simple, HARMONIE. J'attire ce que je vibre. C'est-à-dire que j'attire ce qui vibre en harmonie avec moi. Cela ne veut pas dire que je sois d'accord avec ce que j'attire, surtout si je ne suis pas conscient que je suis responsable de ce que j'attire et que je me retrouve la tête dans le sable et mon émotionnel en ébullition.

Je reste volontairement au niveau de l'être humain, je ne parle pas de l'incarnation, de ce qui arrive dans la vie pour le bien de l'âme incarnée. Ma perception est que je suis responsable de ce que je crée dans ma vie.

Vibration, le mot est lancé. Je suis un être vibratoire vivant dans un monde vibratoire.

Mon corps est un immense et merveilleux émetteur / récepteur de vibrations. Un instrument en quelques sortes

Cet émetteur / récepteur reçoit et émet en permanence des millions d'information. Seuls quelques-unes passent dans le domaine du conscient, souvent de façon involontaire. Le lien n'est souvent plus en place entre les corps et la partie consciente de l'individu.
Il me faut donc remettre en place ce lien, le rétablir. Dans la petite enfance, il existait de façon plus présente. La vie en général m'avait éloigné de cette partie de moi, celle qui est dans le domaine de l'instinct conscient.
Don Miguel RUIZ, dans les quatre accords toltèques dit qu'il faut mettre en place ''l'attention seconde''. C'est-à-dire devenir vigilant à ce qui ce passe en moi et autour de moi pour modifier ce qui est déjà mémorisé et amener la vigilance nécessaire à l'apprentissage. Il appelle cette vigilance, ''la traque du jaguar'', cet animal qui, même endormi, est toujours en état de veille.

Quelques petits exemples

J'ai mis entre un an et demi et deux ans pour apprendre à marcher. Le temps que mon être mémorise tout ce qui a trait à la marche. Aujourd'hui je ne pense pas à chaque pas, quels muscles je dois bouger, dans quel ordre, avec quelle intensité.
Un musicien, virtuose semble danser et jouer de son instrument avec facilité et précisions. Il lui en a fallut des heures et des jours de gammes, de morceaux joués pour arriver à cette perfection.
Lorsque je réalise quelque chose, quel que soit cette chose avec perfection, pour en arriver là, il m'en aura fallut passer du temps à la répétition de cette chose.

Qu'ai-je fait ? Tout simplement j'ai mémorisé l'état dans lequel j'étais au moment de l'acte. Comme apprendre à marcher.
Les cinq sens (leurs vibrations) sont mis à contribution et sont mémorisés. Lorsque je refais l'acte, l'être restitue l'état exact mémorisé pour le faire. En fonction de la complexité de la mémorisation, le temps d'apprentissage est naturellement variable. Je ne parle pas seulement de la mémorisation de l'état physique, mais de l'état vibratoire de l'être au moment de la réalisation.
Un chirurgien à dit que lorsqu'il donnait son premier coup de scalpel, il savait que celui-ci était exactement celui qu'il fallait faire. Il le savait à travers tout son être. Car le scalper ne c'est pas déplacé avec la main seule, mais avec tout son être. Toute la mémoire enregistrée lors de l'entraînement était là pour faire le geste.
Un autre exemple, celle du joueur de tennis dont le cerveau met 200 milli secondes à étudier la trajectoire d'une balle alors que celle-ci arrive en 160 milli secondes. Il ne pourrait jamais la frapper s'il n'avait répété les mouvements et gestes à faire.

Dans un autre domaine, par analogie, tous les états de l'être, qu'ils soient positifs ou négatifs sont mémorisé. Il est pris une photo de l'instant.

Lorsqu'un événement, une situation, un geste, une parole rappelle cette mémoire, je me trouve dans l'état exact dans lequel j'étais au moment de l'acte initial. Dans le même état de bien être ou de mal-être, celui qui a été mémorisé.

Vous aurez compris que la mémorisation est réalisée par paire. Un acte rappelle une mémoire. Idem pour un geste, une parole, une attitude, etc.….Un stimuli extérieur appelle une mémoire intérieure.
Une odeur de parfum me rappelle une personne, un numéro de téléphone est rappelé par un visage, un lieu ou autre chose, etc.….

J'utilise donc cette règle de la paire pour mettre en place des mémoires de façon consciente.

Comment vais-je faire ? Ma démarche n'a rien de personnelle, il s'agit de la ''méditation quotidienne'' bien connue de certaines philosophies.

Un exemple

Je me lève le matin, et je pense à la machine à café à mettre en route,
Je mets la machine en route et dans ma tête je suis déjà dans le frigo à chercher ce que je vais manger,
Je mange et cherche dans ma tête où j'ai bien pu poser mes clés de voiture.

La pensée n'est, le plus souvent, pas au même endroit que le corps.
La méditation quotidienne consiste à réunir les deux.

Je sors du lit avec mon corps et je pense à ce que je fais à ce moment là.
Je mange et regarde ce que je mange, je savoure ce qui ce trouve dans ma bouche, je sens les sensations que ça me procure, les goûts, les odeurs.
Je fais la vaisselle avec mes mains, je fais la vaisselle avec ma tête.

Cette méthode fonctionne bien pour moi. Cela ne veut pas dire qu'elle marchera pour vous. Pour le savoir, il faut expérimenter et trouver en vous votre propre technique. La maîtrise vient de la répétition. Cette technique est bonne pour MOI.

L'émetteur / récepteur que je suis à besoin d'être sollicité pour augmenter sa sensibilité aux stimuli. Ma vie en général, les expériences que j'ai vécues, m'ont petit à petit éloignés de mon corps physique pour entrer dans un monde très mental (je suis formateur pour la conduite d'installations relativement complexes).
J'étais en permanence en train de penser, de réfléchir, le ''vélo'' tournait sans cesse dans ma tête. Rarement mon esprit était au même endroit que mon corps et apaisé.
Imaginons que le bruit du mental est un concert de hard rock et le senti est une petit radio posée devants moi. Pour entendre la radio, cette petite voix intérieure, il faut baisser le son du concert.

Au début de la pratique, l'habitude de penser reviens au gallot et le mental s'éloigne de l'acte. En fait, l'éloignement dans le mental m'éloigne aussi de moi-même, de ce que fait de mon être au moment présent. C'est une belle manière de me fuir et parfois de croire que je m'éloigne de la souffrance. (Vous avez devant vous un grand spécialiste de la fuite dans le mental).
Je n'ai pratiqué, au début, que quelques instants en fonction de ma disponibilité intérieure du moment, ils deviendront de plus en plus fréquents par la suite. En fait, mon esprit s'apaise et pense de moins en moins car il est de plus en plus présent au moment. D'ailleurs seul le moment présent existe. La pensée n'est utile que lorsque je suis obligé de penser au passé ou au futur. Mon esprit apaisé me permet d'être présent à moi-même, plus conscient à l'être incarné que je suis donc plus présent à mon senti.

Il m'arrive depuis de ''méditer''. J'aime bien la définition qui est donnée dans le jeu de carte de ''OSHO'' carte N°4 " l'introspection " de la série de l'eau. " Je contemple ce qui ce passe dans mon mental, je ne juge rien et ne souhaite rien refuser ni retenir. Je ne m'identifie pas à ce que je vois. Pour moi, c'est comme regarder un film, un trafic sur la route ou des vagues sur un lac. Les pensées vont et viennent et essaient d'attirer mon attention. La méditation permet de développer la distance par rapport à ses propres pensées, s'accorder la liberté de se regarder comme une scène ".

Ces exercices m'ont permis de calmer le concert de hard rock et d'entendre la radio, donc d'être plus en écoute de moi-même.
Cette écoute intérieure est indispensable au développement de mon senti car mon esprit doit absolument être au même endroit que mon corps, c'est-à-dire dans le présent.

Maintenant, il a faut travailler sur la sensibilité de mes cinq sens, c'est-à-dire remettre en place ce lien qui à été coupé par les expériences de ma vie.

Pour travailler la vue, j'ai appris à regarder des devantures de magasins pendant 30 sec. à une minute puis de fermer les yeux pour construire celle-ci avec le plus de détails possibles. Avec la pratique, je mémorise de plus en plus de choses.

Pour travailler le touché, j'ai demandé, lors de promenades dans la nature, de me donner des objets et, les yeux fermés j'ai cherché à les visualiser avec le plus de précision possible. Il m'arrive maintenant de ''sentir la couleur'' de l'objet.

Pour travailler l'ouïe, j'écoute un morceau de musique instrument par instrument. Je peux donc détailler les fréquences (les instruments). J'ai commencé par des morceaux de musique avec peu d'instruments pour en augmenter le nombre.

Pour travailler le goût, je prends une nourriture en bouche et détaille les saveurs.

Pour travailler l'odorat, je fais de même que pour le goût, pour les odeurs.

Voilà, le petit tour dans l'expression de mon senti, ressenti est terminé. Si vous voulez tester, je vous souhaite bonne chance.

Le senti, ressenti sont en lien direct avec l'état intérieur.

C'est pour cette raison qu'il est indispensable d'apprendre à apaiser son mental comme je l'ai déjà exprimé. Tout ce qui met le mental et le cœur en ébullition est une entrave au ressenti.

Je sais que c'est très facile à dire. C'est moins facile à faire. La maîtrise de l'apaisement vient par la répétition dans les moments de calme.

Qui gère le corps physique ? Son état intérieur ? C'est le corps émotionnel.

De quoi est imprégné ce corps émotionnel ? De tout ce qui est engrangé depuis notre naissance, que ce soit positif ou négatif, conscient ou non, cicatrisé ou non. Nous avons un disque dur intérieur dont la capacité de stockage est infinie.

Une personne vivant en permanence en souffrance de son passé non résolut, va influencer l'état vibratoire de son corps émotionnel.
Le corps physique, soumis à cette influence peut se dégrader car cette vibration va jusqu'à affecter les cellules.
Depuis mes dernières épreuves, je porte des lunettes en permanence, mes rides ont augmentées, mes cheveux ont commencés à blanchir et j'ai pris cinq kilo en six mois. Je pense que l'on peut parler de vieillissement prématuré.

Je remarque de même, que depuis mon travail en développement personnel, mon corps physique se stabilise et mon vieillissement c'est ralenti.

En règle générale, travailler sur ses peurs et cicatriser ses blessures permet non de supprimer les mémoires, mais la souffrance associée à ces mémoires. Certaines thérapies permettent de mettre en place des intentions positives.
Le travail de développement personnel permet de reprogrammer les mémoires du passé.
Le passé en paix permet de vivre le moment présent avec sérénité, calme intérieur et mental apaisé.

Comme je l'ai dit au début, il n'est pas facile d'apaiser l'être intérieur. Ce travail, associé au développement de mes sens, la philosophie qui est la mienne actuellement, m'ont permis d'être en mesure de percevoir sans instruments.


Application dans la vie